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          Chez les poissons de climat tempéré, l’induction de la maturation, et de la ponte, sont stimulés par deux facteurs : les variations saisonnières de température et de photopériode (durée du jour). L’importance respective de ces deux facteurs dépend du type d’espèces. Pour les sténothermes d’eau froide, c'est-à-dire les espèces qui ne vivent que dans une gamme étroite de température, comme les truites, c’est la photopériode qui est primordiale. Pour les poïkilothermes, les espèces qui vivent dans des milieux connaissant une forte amplitude de température, c’est généralement ce dernier facteur qui est déterminant. C’est le cas de la plupart des espèces de poissons d’aquariums et de bassins que l’on défini généralement comme poissons d’eaux froides, même si il supportent  souvent en réalité des températures allant de 3 à plus de 30°C. Mais la photopériode peut être déterminante pour la maturation et la température pour la ponte.

  Dans le cas des truites, la maturation se fait en photopériode décroissante, c'est-à-dire en automne, la ponte en hiver, et les alevins commencent à nager et se nourrir en fin d’hiver, début du printemps, du fait de la durée particulièrement longue d’incubation.

Pour les poissons d’étangs et de rivières comme les cyprinidés, la ponte a lieu au cours du printemps, et les pontes s’étalent sur toute cette saison en fonction des espèces. Mais certaines  espèces comme la perche commencent la maturation dès l’automne, pour ne pondre qu’au printemps. Pour pondre, ces espèces ont donc généralement besoin de connaitre une saison froide. C’est ce qui explique que les poissons rouges se reproduisent facilement en bassin, mais pondent très rarement en aquarium. A l’intérieur d’une maison, les variations de températures et d’éclairage sont souvent insufisantes pour les stimuler.

Si l’on cherche à reproduire ces espèces en aquarium, il faut copier ce cycle naturel. Cela peut se faire de manière accélérée, et même assez grossière avec des espèces comme le poisson rouge, facile à stimuler. Le début de l’induction de la ponte commence par une phase de latence. En partant de poissons en phase de repos sexuel, on soignera l’alimentation, pour leur permettre de faire des réserves, avant de créer une saison froide artificielle. Il est important dans cette phase de controler la température, et toute source d’éclairage. Pour des poissons rouges par exemple, la température doit rester inférieure à 15°C pendant au moins 1 mois, et l’éclairage descendre à une durée du jour de 8H pour 16H de nuit. La maturation des œufs commence dès la phase hivernale. La ponte intervient ensuite lorsque l’on remonte la température à 20°C, et accessoirement l’éclairage à 16H par jour.

Mais si la hausse de ces deux facteurs est précoce et brutale, les poissons n’auront pas forcément fini la maturation, et peuvent attendre quelques temps avant de pondre. Il faut attendre de voir apparaître les boutons nuptiaux chez les mâles, et voir le ventre des femelles s’arrondir, et la papille génitale commencer à se dilater pour amorcer le printemps. Dans le cas des poissons rouges, ils font ensuite plusieurs ponte successives, tant que les conditions sont favorable. Mais la qualité des pontes est généralement décroissante, et leur répétition fatigue énormément les femelles. Il ne faut donc pas abuser des cycles multiples et accélérés.

Saisons et Stratégies de reproduction

   Contrairement à l’espèce humaine, les animaux régulent leur population en fonction de l’espace disponible, et de l’abondance alimentaire. Une surpopulation relative est ensuite régulée par la relation proie / prédateur et les pathologies. Mais l’équilibre est en mouvement, et connaît des cycles, notamment à cause des saisons. En région tropicale, comme en région tempérée, l’abondance de plancton, et donc de nourriture pour les géniteurs et les alevins, n’est pas constante. Elle est dynamique, et évolue en « blooms »,dépendant de la météo.

Dans les régions ou l’alternance des saisons est peu marquée (Climat tropical sec), les pontes ont tendances à être continuelles au cours de l’année. La plupart des espèces de ces climats produisent plutôt de gros alevins (presque 1mm) opportunistes quand a leur régime alimentaire. Le nombre d’alevins étant restreints, les stratégies de protection du frai sont nombreuses ; Incubation interne chez les ovovivipares, comportement parental chez les cichlidés par exemple.

Chez les poissons d’eau chaude, des régions tropicale humide, le déclenchement de la ponte correspond à l’arrivée de la saison des pluies ( saison chaude). Cette saison déclenche la hausse du niveau des eaux, donc l’augmentation des surfaces. La matière organique qui se dégrade dans les zones inondées stimule la chaine détritique, comme une culture géante d’infusoires.. Pour stimuler la ponte chez les poissons d’eau chaude, l’aquariophile devra donc se contenter d’imiter les conséquences de l’arrivée de la saison des pluies. Augmentation de la température, changements d’eaux abondants, baisse de la dureté, apports d’acides humiques, nourriture abondante et de qualité. Attention, si l’eau de pluie est plutôt douce et acide, dans certaines régions, le ruissellement peu aussi modifier la minéralisation.

Mais dans le cas général, l’eau devient plus acide à la saison des pluies. Ne soyez pas pour autant obsédés par le PH, il dépend d’autres facteurs, comme le CO2.

Chez les poissons d’eau tempérée, c’est l’arrivée du printemps, qui déclenche la reproduction.

Avec la hausse de la température et l augmentation du niveau des eaux, les chaines alimentaires sont stimulées et permettent l’alimentation des alevins. Le ruissellement apporte les sels minéraux conduisant au développement de la production primaire (phytoplancton ) puis secondaire, le zooplancton qui va permettre aux alevins de se nourrir. Les blooms de plancton  sont successifs, mais les plus intenses sont au printemps, avec l’arrivée de la chaleur, et à l’automne avec le retour des pluies. Mais les blooms de l’automne ne sont pas exploités pour la reproduction car les alevins, trop petits ne supporteraient pas l’hiver. Le déclenchement artificiel de la ponte se fera chez ces espèces en simulant l’arrivée du primptemps. Voir Reproduction chez les poissons d’eau tempérée.

Mais bien que soumises aux mêmes stimulis météorologiques, toutes les espèces d’une même région ne pondent pas en même temps à partir de ce signal. Ceux qui tirent les premiers sont souvent les prédateurs. D’abord parce que la saison maigre au niveau alimentaire pour les autres espèces, ne l’a pas forcément été pour eux ( proies concentrées en saison sèche ; alimentation continue en saison froide). Les géniteurs de ces espèces sont donc près avant les autres. Ceci constitue un avantage conséquent pour leurs alevins qui après avoir profité du plancton, pourront se nourrir du frai des autres espèces. Il est à noter que même chez les espèces omnivores, lorsqu’il y a ponte successives, si les conditions ont été favorable aux premières pontes, les pontes suivantes servent essentiellement de casse croûte à leurs ainés.  Pour les espèces moins carnassières le choix de la date de ponte correspond généralement à d’autres préoccupation. Elles recherchent l’adéquation entre la durée d’incubation, la taille des alevins à la nage libre, et le moment du cycle alimentaire le plus favorable, c'est-à-dire le type de plancton qui dominera au moment ou les alevins commenceront à s’alimenter. Cette saison de ponte s’étale du mois de février au mois de juin sous nos climats, en fonction des espèces. Elle est plus condensée en régime tropical. Le choix de la date de ponte n’est pas accessoire pour ces espèces, elle conditionne en grande partie la survie des larves. A quelques jours près les conditions et le type de nourriture disponible ne seront plus du tout les mêmes.

Pourquoi revenir sur ces éléments de base de la reproduction des poissons ? Parce que parfois cela ne veut pas ! L’aquariophile à beau soigner l’alimentation, augmenter la température, faire des grands changements d’eau, les poissons refusent de pondre, ou les pontes ne donnent rien. Les poissons sont rarement fautifs, ils n’ont probablement pas reçus les bons signaux.