Blooms planctoniques

   Les milieux aquatiques sont des écosystèmes assez faciles à modéliser de manière schématique. Et pourtant, l’aquarium ou le bassin, mini écosystèmes par excellence, sont déjà des milieux complexes. La recherche d’un équilibre dans ce milieu sous notre contrôle, passe par la compréhension des phénomènes intervenant dans le milieu naturel. Cela est particulièrement important, lorsque l’on cherche à créer des conditions favorables à la reproduction de nos pensionnaires. (Voir reproduction La nature est bien faite) .

L’arrivée du printemps en climat tempéré, ou l’arrivée de la saison des pluies en climat tropical humide sont les périodes favorables à la reproduction de la plupart des espèces. La hausse des températures, et l’apport de sels minéraux dû au ruissellement offrent des conditions favorables au développement du phytoplancton : des algues microscopiques en suspension dans l’eau. Cette abondance des algues favorise ensuite le développement de petit zooplancton filtreur ou brouteur consommant ces algues. Ce Zooplancton herbivore est ensuite lui-même consommé par le gros plancton prédateur. Ces trois type de plancton pouvant être successivement consommés par les larves de poisson ou de crevettes.

 

L’abondance du plancton n’est donc pas stable dans le temps, l’équilibre est dynamique, suivant des cycles ou chaque type de plancton domine successivement.

   

La durée de ces cycles varie en fonction de la latitude de quelques jours à quelques semaines,

et chaque espèce y est extraordinairement adaptée. Il est à noter qu’en règle général, plus les œufs sont petits, plus l’incubation et la phase de résorption est courte, et donc les larves atteindront la nage libre plus tôt au cours du bloom planctonique, là où domine les plus petites formes de plancton adaptées à la taille de leur bouche. Ces cycles sont encore plus importants pour les larves qui connaissent des métamorphoses, comme les larves de crevettes. A certains stades, elles passent d’un régime végétarien à un régime carnivore, et doivent trouver l’alimentation adéquate. Avis donc aux amateurs, qui voudraient par exemple reproduire des Caridina japonica, le stade Zoé est souvent l’une des clefs.

Cette présentation schématique de la chaîne alimententaire, basée sur des producteurs primaires, les micro algues qui produisent de la matière vivante grâce à la photosynthèse comporte quelques défauts. L’écosystème aquatique est bien sur bien plus complexe, avec d’autres ressources, d’autres espèces et interactions, mais cette chaîne est la plus productive. Elle est complétée par une deuxième chaîne tout aussi importante, que les aquariophiles utilisent, sans toujours bien la connaître : la chaîne détritique. Pour reproduire n’importe quelle espèce de poisson ou de crustacés, il faut commencer par s’inspirer de ce qui se passe dans la nature. Mais ensuite, deux écoles s’affrontent : La méthode des eaux vertes, et la méthode des eaux claires.