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Blog aquariophile Articles sur la technique d'élevage des dragons bretons, poissons rouges voiles de Chines développée par l'Halio Ferme. Les nouveaux centres d'intérêts de l'éleveur de dragons: Aquarium nature, Nano aquarium,Aquascaping, plantes, poissons,crustacés, Conseils, Techniques...

Pourquoi Halio Sphère

 

Pourquoi Halio Sphère, ou pouquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ?

        La recherche de notoriété, dans le commerce, comme dans la communication, et en particulier internet, nous encourage à choisir des noms simples, et facile à retenir. Avec Halio Ferme pour le nom de mon élévage, je n’avais déjà pas respecté cette règle. Mais le principe anthropique nous montre que l’univers tend a devenir de plus en plus complexe, et que nous les humains en somme la résultante, ou peut-être le but caché. Alors pourquoi ne pas se plier à ce but de l’histoire, et ce subtil plaisir de faire compliqué, lorsque l’on peut faire simple…

 halio Ferme

Pour Halio Ferme, l’explication était encore relativement simple : Halioticus ; le pêcheur en grec ; Halieutique : l’ensemble des ressources vivantes aquatiques ; L’ Halio Ferme : La ferme du pêcheur, ou l’on cultive plantes et poissons. Mais déjà à l’époque, l’idée était de décliner ce nom en Halio Sphère, alors même que la notion de Blogosphère n’existait pas.L’idée était davantage de l’utiliser pour un concept, que ce blog me permet aujourd’hui de présenter dans ses différentes déclinaisons.

 

Alors c’est quoi L’Halio Sphère ? Un délire ou une vision d’aquaculteurs assez répandue, à croire qu’elle flotte depuis 30 ans dans la noosphère, et représente une recherche du mouvement perpétuel, un cycle parfait de l’eau dans son usage et son recyclage. Cette idée trouve différentes expressions, en fonction de ceux qui l’animent, mais cela m’a souvent amusé de voir combien nombre d’aquaculteurs, dans différentes productions, partagent cette même quête du graal au sein d’objectifs et d’outils différents. Plus que des Halieutes, qui cherchent à exploiter les ressources aquatiques, ce sont de véritables Halionautes, pour lesquels, la recherche de la connaissance est plus importante que la rentabilité de leur production.

Quelle est l’origine de cette idée collective, et quelles en sont les exemples ?

La Biosphère vous connaissez ?

La planète Terre vue comme un immense écosystème...

Biosphère II cela vous dit quelque chose ?

Cette immense serre au milieu du désert de l’Arizona ou des scientifiques, ont tenté de vivre en autarcie complète ( Air et oxygène compris). Deux expériences y ont eu lieu à la fin des années 80, et début des années 90. Même si l’on considère qu’elles se sont soldées par des échecs, n’est ce pas la preuve qu’elles étaient réussies ? Car c’est bien le principe de ce type d’expériences : Rien ne marche, donc tout ce passe comme prévu ! L’autonomie complète n’a pas pu être maintenue, du fait des problèmes engendrés par les fluctuations du CO2 et la baisse du taux d’oxygène. Mais les connaissances acquises lors de ces essais ont une double valeur : scientifique et symbolique. Scientifique, car lorsque tout est simple et facile, il n’y a pas grand-chose à  apprendre. Cela ne fut pas le cas, les difficultés furent riches d’enseignements. Et symbolique, car cette expérience qui devait préfigurer la conquète de Mars et de l’espace, en permettant de recréer des domes de vie n’importe où, a surtout montré combien Biosphère I, notre mère la Terre, était précieuse et fragile.

 pierre-flot.JPG

L’écosystème de Biosphère II qui a le mieux fonctionné était l’océan. Ce n’est pas pour rien si la vie est apparue en premier lieu dans la souplesse du milieu aquatique. Je pense que bons nombres d’aquaculteurs à travers le monde, formés à cette époque ont été influencés par l’expérience Biosphère II. Et l’on retrouve, en eau douce comme en eau de mer, des techniciens qui cherchent à créer l’outil parfait pour, à la fois assurer leur production, mais aussi fonctionner de manière autonome, et assurer un cycle de l’eau complet, tout en étant conscient que la perfection est ilusoire. Cela s’appuye souvent sur des techniques plus anciennes comme le lagunage. Mais l’on retrouve cette influence dans les circuits fermés, les système combinés intensifs/ extensifs, ou pisciculture/ irrigation, aussi bien en nurserie de coquillages, qu’en élevage de poissons rouges. La maitrise des phénomènes biologiques est non seulement un outil, mais aussi une finalité en soi dans les techniques de reproduction des poissons et crustacés, que ce soit les techniques en eau claire, en eau verte, ou comme au sein de Biosphère II des techniques de Mésocosmes. Les exemples sont nombreux et complémentaires, influencés par la spécialité et la sensibilité de chacun, mais tous ces essais participent a faire progresser la connaissance collective. Aujourd’hui ces techniques sont surtout visibles dans des applications pratique du type baignade écologique, mais qui sait ? Peut être que les équipages qui embarqueront vers Mars integreront des Halionautes chargés de recycler l’eau, fournir l’alimentation et l’oxygène, voir l’énergie, en cultivant des algues type spiruline.

 

En attendant de s’envoler pour Mars, ces techniques nous permettent de mieux gérer cet immense jardin qu’est la terre. Car la « nature » sur cette planète, n’est plus, et ne peut plus être une entité vierge et originelle que l’on pourrait protéger en la plaçant sous une bulle de verre. Souvenez vous du Jardin planétaire de Gilles Clément. Sur ce caillou jeté dans l’espace sans pilote, vivent plus de 6 milliards d’êtres humains qu’il faut nourrir, habiller, héberger…

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5 milliards d’hommes dans un vaisseau comme l’écrivait Albert jacquart.  Limiter l’impact de cette population, et notre empreinte écologique, est une nécéssité. Mais les partisans de l’écologie radicale feraient bien de lire  Le parfum d’Adam  de jean Christophe Ruffin, pour appréhender quelles sont les dérives possible d’une approche intégriste. Alors entre supprimer 90% de l’humanité, ou proner un développement durable dont les contradictions apparaissent déjà dans la juxtaposition de deux termes incompatibles, il existe certainement d’autres voies.

Et sur l’ Halio Sphère j’aimerais rendre hommage à ceux qui à leur échelle cherchent autre chose que leur confort ou leur plaisir. Aucun d’entre eux ne changera le monde, mais tous à leur échelle y contribuent. En se trompant, en échouant, en se décourageant parfois, mais en essayant. L’aquaculture nouvelle née dans les années 70, se voulait porteuse de valeur, d’une idéologie. Les Halionautes sont souvent des rêveurs, des idéalistes, qui aspirent à une révolution bleue. Les pionniers de cette activité ont rarement rencontré la réussite économique. Leur expérience était elle pour autant un échec ? C’est la vocation des plantes pionnières de s’installer dans un milieu hostile, d’y accumuler de l’humus, et de s’en faire déloger par d’autres, une fois les conditions devenues favorables. A 30 ans, l’aquaculture nouvelle est devenue adulte, pour utiliser la formule de Michel Girin ( L’aquaculture adulte).Mais elle ne doit pas oublier son histoire et les valeurs qui étaient les siennes à l’adolescence. Et les références littéraires qui influencent cette vision de l’aquaculture, vont aussi puiser dans le registre de l’anticipation ou de la science-fiction, ( Barjavel, Werber…), normal lorsque l’on a souvent entendu que l’on faisait un métier d’avenir…J’aurais d’ailleurs prochainement l’occasion d’inviter les aquariophiles sur Pandora…

 

Je suis donc le disciple d’une lignée d’aquaculteurs pour qui cette activité est politique. Je remercie ceux qui au cours de mes études ou de ma vie professionnelle ont influencé cette vocation. L’ Halio Sphère est un vecteur pour perpétuer l’idée d’une révolution bleue.

En France, l’un des meilleurs exemples d’ aquaculteur qui en dehors de produire de très jolis poissons et plantes, à développé une démarche éco-citoyenne en fonctionnant en « bio » et en circuit-fermé est Jean Michel Depoix de la pisciculture Carpio. Il développe actuellement de nouveaux projets sur la spiruline, en plus de l’élevage de poissons et plantes de Bassin. Je vous invite à aller voir son site internet, avant que la Nasa ne le recrute pour Mars, lol ! link


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